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#3 Angèle – Effet colibri

Suivre ses rêves peut parfois faire peur, Angèle a suivi les siens et a même suivi un de ses rêves en famille !

Aujourd’hui, je suis ravie de vous partager la troisième interview du blog. Ces interviews ont pour but d’aller à la rencontre des gens qui ont suivi leurs rêves même si ça parait, parfois, complètement fou. Rêves professionnels, personnels, familiaux… peu importe. Ces personnes ont décidé d’être heureuse et de s’en donner les moyens. Avec leurs témoignages, j’aimerais vous montrer que c’est possible. Je ne dis pas que c’est simple, loin de là. Mais possible, oui.

Angèle est entrepreneur et « écolo équilibriste ». On s’est rencontré il y a plusieurs années dans une chorale, puis on a eu la joie de de retrouver grâce aux réseaux sociaux.

Peux-tu te présenter ?

Je m’appelle Angèle, je suis mariée à Nathanaël qui est menuisier et la maman de 3 enfants de 9, bientôt 8 et 6,5 ans ! J’habite à Rouen depuis quelques mois après de longues années à Caen ! J’ai grandi dans la foi catholique et je suis pratiquante. Je me suis beaucoup investie dans l’animation des chants, équipe liturgique et récemment l’équipe « église verte » de ma paroisse qui se concentre sur les aspects d’écologie pratique et sociale. Je suis auto-entrepreneuse depuis mai 2019, j’accompagne et sensibilise à la transition écologique.


Quel est ton parcours ?

Je suis un peu touche à tout alors après mon bac S, j’ai choisi d’aller en prépa littéraire (hypokhâgne / khâgne) dans l’optique de réintégrer la fac en licence pour devenir professeur des écoles. J’ai donc obtenu au final une licence de géographie et une licence d’histoire. Comme le rythme était très différent de la prépa, j’ai aussi fait de l’aide aux devoirs en ZEP… Expérience qui m’a montré la réalité de l’école et émoussé quelque peu mon envie d’enseigner.

J’ai ensuite pris un an de césure à l’école de la foi. Je voulais prendre le temps d’approfondir mes connaissances sur la foi, l’église et découvrir encore davantage Jésus et mon appel. J’y ai d’ailleurs rencontré celui qui est devenu mon mari ! Ensuite j’ai intégré un master de management du social et de la santé. J’avais envie d’œuvrer pour la société, avec une dimension sociale. J’étais très attirée par le milieu du handicap, ayant fait un stage de plusieurs semaines à l’Arche de Jean Vanier. Je voulais que mon travail permette de mettre de la lumière sur la différence comme force. Je me suis mariée au début de mon master 2 et j’ai intégré un foyer d’accueil médicalisé en alternance. J’aidais la directrice dans certaines de ses missions administratives.

Quelques semaines après la fin de mes partiels naissait ma première fille. J’ai commencé un travail de consultante spécialisée dans le handicap dans les entreprises, dans un cabinet conseil. C’était très riche tant en rencontres qu’en apprentissages. Ma deuxième fille est vite arrivée, puis mon fils. J’ai pris un congé parental à ce moment-là. J’avais beaucoup d’attentes envers moi-même pendant ce congé parental, imaginant que j’aurais pleins de temps… Oups ! La réalité a été un peu différente ! Ca a été une période très intense et assez difficile… 3 enfants de moins de 3 ans et quelques mois après 1 à l’école le matin et les deux autres H24 à la maison. Ce qui m’a beaucoup aidé : la prière des mères tous les 15 jours et les ateliers de motricité libre où on échangeait beaucoup avec d’autres mamans et la journée de garderie !!

Fin 2016, un an après notre 3e déménagement en 3 ans, mon mari a eu un ras-le-bol très fort et trouvait qu’on avait trop de choses dans la maison. Ca a été un véritable déclic pour moi. Je m’intéressais déjà au fait maison, j’ai découvert la notion de minimalisme… et toutes les questions associées : de quoi ai-je vraiment besoin pour être heureuse ? Qu’est ce que je veux vraiment faire dans la vie ? Quelle est ma vocation au-delà du mariage et de la vie de famille ? Comment être réellement utile ? J’ai ensuite découvert la démarche zéro déchet et j’ai plongé à pied joint tellement j’y trouvais du sens et de la joie ! 
C’est également à ce moment-là qu’a émergé également l’envie commune de construire une mini maison sur remorque alias tiny house.


Toi et ta famille avez eu un sacré projet peu commun. Peux-tu nous en parler ?

4e bébé ou presque, l’autoconstruction de la tiny house était un rêve pour mon mari. Des plans à la levée des murs, de l’isolation aux finitions, ça a été un chantier exaltant ! Mon mari travaillait à mi-temps pour une personne handicapée et à mi temps sur la construction, et je le rejoignais pendant les heures de garderie ! Nous aurons mis 18 mois à la finir et quelle joie de partir sur les routes avec elle en vacances ! Nous mesurons maintenant combien c’était un projet fou !! 
Nous avons acheté un terrain où la mettre en 2019 et elle a été installée en 2020. C’est officiellement notre maison de vacances et encore plus depuis que nous avons déménagé ! Le terrain est sans accès aux réseaux (eau / électricité).  Et en même temps, ça a été un propulseur dans notre démarche écologique : panneau solaire pour l’électricité (12V), toilettes sèches, eau limitée mais néanmoins chauffe-eau qui permet de prendre une douche (rapide) et de faire la vaisselle ! Nous avons un compost dans le jardin et un petit potager.


Et quel est ton métier ? Les deux sont-ils liés ?


En parallèle de la construction, j’ai approfondi la démarche zéro déchet par 1001 expérimentations. J’ai commencé à animer des « ateliers écofrugal » (pédagogie portée par Philippe Levêque) et j’ai beaucoup aimé transmettre ce que j’avais pu apprendre et découvrir. C’était le début de la démarche qui a pris depuis une grande ampleur avec la multiplication des boutiques vrac et des propositions d’achats responsables. Je cherchais comment redonner du sens dans mon travail, d’autant que j’étais partie dans le plan social de mon entreprise. Je voulais participer à la prise de conscience autour du dérèglement climatique et des solutions à notre portée… qui certes ne change pas LE monde…. mais peuvent transformer notre vision du monde… vers plus de simplicité, sobriété… 
J’ai commencé à m’intéresser à l’entrepreneuriat en 2018 en me disant : « Puisque je ne trouve pas de travail dans ce domaine car je n’ai pas les bons diplômes, et si je me lançais ? » Mon expertise était dans la démarche zéro déchet, j’ai commencé à écrire un blog : Effet Colibri en août 2018 et je me suis lancée en 2019 avec le statut d’auto-entrepreneur, après 6 mois dans un incubateur pour être accompagnée. 
3,5 ans plus tard je suis toujours là même si Effet Colibri a beaucoup évolué ! 

Quel a été le (ou les) « déclic’ qui a fait que tu as osé aller vers ton/tes rêve(s) ?


J’ai lu un livre en 2016 : Le premier jour de ma nouvelle vie de Marie-Laure Cuzacq ! Il a été un déclencheur, notamment en proposant de faire une liste de rêve ! J’ai appris à rêver à ma portée et ça a changé beaucoup de choses. 
Les 1ères vacances en tiny qui ont été super chouette : dans un éco-lieu en Mayenne où on a découvert un peu plus la permaculture. 
J’ai rejoint le Village des fabuleuses d’Hélène Bonhomme du blog « Fabuleuses au foyer«  et ça a m’a aidé à prendre confiance en moi… et j’ai choisi sur une intuition le sous-groupe des mompreneuses ! A la fin du village je lançais mon auto-entreprise ! 
Rejoindre l’incubateur aussi m’a aidé à prendre confiance en moi. J’ai lancé mon 1er calendrier de l’avent autour du zéro déchet en 2018 et il a eu beaucoup de succès ! C’est très motivant !
Mon apiculteur nous a appris que Caen événement (qui promeut les salons / foire sur Caen) cherchait à exposer une tiny house en mars 2019. On a exposé la nôtre en tant que maison témoin zéro déchet et minimaliste. L’engouement et l’envie des gens de participer à des ateliers a été un tremplin pour oser ! 
A partir de là j’étais lancée et j’ai appris au fur et à mesure : gestion des réseaux sociaux, trouver des lieux, faire un réseau… Oser de nouvelles offres aussi, sortir des sentiers battus… 

J’imagine que tout n’a pas été simple et que tu as rencontré quelques difficultés sur le chemin… Accepterais-tu d’en parler un peu ou de nous donner un exemple ?

Je traverse régulièrement de grosses périodes de doutes… de creux dans mon activité. Le confinement a été une période parmi les plus dures à appréhender car tout s’est arrêté du jour au lendemain et vu que j’avais créé quelques mois avant et avec de petits chiffres d’affaires, je ne rentrais pas dans les cases des aides présentées pour les entreprises / entrepreneurs. Et en même temps j’ai eu un grand soutien de mon mari et de mes proches et je me suis réinventée : ateliers en visio / Programmes en ligne dont un autour de l’organisation en cuisine. J’ai osé transformé la formule de mon calendrier de l’avent et le rendre payant à prix abordable.

A d’autres moments, j’ai eu des périodes très creuses qui m’ont incité à creuser au fond ce que je souhaitais promouvoir comme message. Ca m’a permis d’aller plus loin et que les offres d’Effet Colibri évoluent en fonction de ma propre évolution personnelle. Aujourd’hui je continue les ateliers zéro déchet et j’anime d’autres ateliers de sensibilisation : éco-challenge et fresque du climat. Je continue de créer des programmes pour accompagner à trouver son équilibre de vie, renouer avec sa créativité, approfondir l’écologie intérieure et l’écologie du quotidien. 

As-tu un ou plusieurs conseils à donner à quelqu’un qui n’ose pas encore dire oui à ses rêves ?

Je l’inviterai à faire une liste de rêves aussi petits et terre-à-terre soient-ils : prendre des cours de cuisine, commencer l’aquarelle, aller visiter l’île de Chausey, aller au planétarium, aller à Paris redécouvrir le Louvre, aller voir ma grand-mère… Ce sont avec des rêves comme cela que j’ai commencé. Et c’est fou toutes les portes / opportunités qui se sont ouvertes après ça. Pour n’en citer qu’une : j’ai été tirée au sort à un concours de grande surface et j’ai gagné 10 cours de cuisine chez Zodio !

Es-tu heureuse aujourd’hui d’avoir fait le pas et d’avoir osé ?

Je suis très heureuse d’avoir dépassé ma peur et d’avoir osé l’aventure de la tiny house, de l’autoconstruction (car clairement je ne me pensais pas capable de faire grand chose), d’avoir lancé une entreprise qui existe toujours 3 ans après ! Je suis assez heureuse aussi d’avoir renoué avec l’aquarelle grâce au confinement. Je redécouvre depuis combien j’aime peindre et créer ! Un pas après l’autre, je mesure mon évolution et je suis heureuse de celle que je suis aujourd’hui ! 

Mille mercis à Angèle d’avoir pris le temps de répondre à mes questions et d’être si inspirante ! Beau chemin à toi !

Retrouvez Angèle sur son Instagram et son site internet :

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